Autoconsommation : bien comprendre la loi énergie climat

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La loi Energie Climat, votée à la fin de l’année 2019 et promulguée début 2020, commence à produire ses effets dans les mondes désormais imbriqués de la construction de bâtiments neufs et celui du photovoltaïque. Depuis cette date, tout nouvel ouvrage de plus de 1000m² se doit d’être doté de panneaux photovoltaïques – ou de toiture végétalisée – sur au moins 30% de son emprise. Un an après, quelles solutions sortent du lot, quels enseignements dans cette marche vers la transition énergétique des bâtiments ?

Petit tour d’horizon des synergies bâtiments – photovoltaïque récentes.

Un constat

Si la Loi Energie Climat impose ces 30% de photovoltaïque, elle ne dit rien au constructeur sur la manière de réaliser la construction, de commercialiser la production ou d’en gérer l’exploitation. Et si les solutions ne manquent pas, il est parfois difficile de trouver celle qui sera la plus adaptée à chaque projet. Plusieurs modèles coexistent : l’injection au réseau, l’autoconsommation ou la vente de gré-à-gré (PPA). Mais comment choisir le meilleur modèle, celui qui valorisera au mieux la production électrique, et donc l’investissement initial ?

Pour faire le meilleur choix, quelques questions simples à se poser

  • La surface de la toiture est-elle suffisante ? Par exemple, avec une moyenne de 200Wc/m², et un taux d’occupation de 30% comme le requiert la Loi Energie Climat, un bâtiment de 10 000m² pourra accueillir en moyenne 600 kWc en toiture. Dans de nombreux cas, il peut être intéressant de maximiser la puissance pour optimiser le développement photovoltaïque du site.
  • Le site est-il un consommateur relativement important d’énergie, i.e. la consommation du bâtiment et de son process est-elle de plus de 70kWh/m²/an ?
  • L’ensoleillement du site est-il bon ? Plus pragmatiquement, celui-ci se situe-t-il au sud de la Loire, et bénéficie-t-il de conditions favorables (peu d’ombrage notamment) ?
  • L’exploitant consommateur du site est-il prêt à payer un peu plus cher (typiquement 5 à 10%) une électricité verte et locale, notamment les premières années ?

Si la réponse à une de ces questions est négative, il pourrait être plus judicieux de se tourner vers l’injection au réseau, qui valorise plus efficacement et simplement l’électricité produite, via la revente de l’électricité, par exemple via les appels d’offres que propose la Commission de Régulation de l’Energie à intervalles réguliers.

A contrario, si toutes ces questions trouvent une réponse positive, l’autoconsommation semble bien indiquée pour un développement photovoltaïque compatible avec la loi énergie climat.

Les enjeux de l’autoconsommation

Dans cette configuration, il reste toutefois nécessaire de comprendre les enjeux de l’autoconsommation, qui reposent sur plusieurs critères :

  • La consommation du site, et son « profil » (la consommation au cours des heures de la journée) : il faut qu’il soit adapté au profil de production du solaire (un pic de production en milieu de journée, moins de production en hiver qu’en été). Cette analyse sera faite au cas par cas, en fonction des courbes de consommation et des modèles de simulation de production solaire. Des bâtiments avec une consommation constante (groupe froid, process logistique, …) seront des candidats parfaits.
  • L’évolution de la consommation électrique à long terme : l’autoconsommation dépend beaucoup, comme son nom l’indique, du consommateur présent sur site. Et comme toute infrastructure de production d’énergie, l’investissement se fait sur le long terme : il faut donc bien comprendre et anticiper les besoins en énergie du site, et prévoir un engagement sur 10, 15 ou 20 ans.
  • Et enfin, le format contractuel à adopter : Cet investissement, spécifique au métier de producteur d’énergie, peut être important et complexe à exploiter sur sa durée de vie. Il peut alors être pertinent de s’appuyer sur les compétences métiers spécifiques d’un tiers investisseurs, qui portera la charge financière de l’investissement initial et pilotera l’exploitation de l’équipement. Le promoteur du bâtiment, ou l’exploitant, n’a alors plus qu’à acheter l’énergie produite à un tarif fixé, sans supporter les coûts additionnels et en respectant ses engagements vis-à-vis de la loi Energie Climat.

Le développement d’un projet photovoltaïque en toiture d’un bâtiment neuf reste donc sujet à une évaluation au cas par cas, en prenant en compte les caractéristiques spécifiques du site, tant techniques que financières ou encore contractuelles. A l’heure où les entreprises font leur mue énergétique et où les enjeux de développement durables sont de plus en plus forts dans les politiques RSE, il est critique de bien en maîtriser les enjeux, si nécessaire en se faisant accompagner d’un professionnel du secteur pour faire les bons choix.

La Loi Energie Climat sera alors un formidable accélérateur de la transition, en faisant de la construction de chaque bâtiment une opportunité de développer son parc d’énergies renouvelables.

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Par Clément Blaizot, Responsable Grands Comptes et Partenariats Stratégiques

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